24/06/2021 - L’IFPS de la Fondation Œuvre de la Croix Saint-Simon déploie la simulation en santé à l’HAD IFPS
Depuis mars 2021, les professionnel.le.s de l’hospitalisation à domicile (HAD) de la Fondation Œuvre de la Croix Saint-Simon bénéficient d’un programme de formation par la simulation en santé. Celui-ci a été spécialement élaboré à leur intention par l’Institut de Formation Paramédicale et Sociale (IFPS). Les premier.ère.s participant.e.s plébiscitent cette méthode unique et innovante d’apprentissage qui, inscrite dans le plan de formation 2021-2023, bénéficiera bientôt à tous les collaborateurs et collaboratrices de la Fondation Œuvre de la Croix Saint-Simon.
Apprendre en faisant
L’appréhension bien légitime des professionnel.le.s de l’HAD avant de venir en simulation en santé s’est muée en étonnement lorsqu’ils ont découvert la salle réservée à l’IFPS. « L'ambiance du domicile était bien rendue, avec un côté un peu négligé qui est assez réaliste, et les professionnel.le.s ont fait les soins jusqu'au bout en se servant d'un matériel réel, qu'on voit habituellement à domicile », témoigne l’un.e des 38 participant.e.s aux 6 sessions de formation organisées depuis mars 2021. Pour cette première expérience de formation via la simulation en santé, Marianne Watel, directrice des soins de l’HAD et le directeur du pôle Santé, Emmanuel Mathieu, avaient choisi deux thématiques de scénarios. Le premier concerne un.e patient.e sous traitement de morphine injectable avec une pompe PCA, en surdosage aux opiacés. « C’est une situation rare mais pour laquelle il existe, à l’HAD, un protocole d’administration de l’antidote. La préparation du scénario nous a permis d’actualiser ce protocole et de mettre en place un kit de Naloxone au domicile des patient.e.s concerné.e.s, puis d’entraîner les professionnel.le.s à son utilisation », explique Francisco Guevara, formateur chargé des projets en simulation à l’IFPS. Le deuxième scénario porte sur l’annonce d’un dommage lié aux soins. Il s’inscrit donc parfaitement dans la continuité du premier. « L’enjeu est de bien communiquer avec le.la patient.e et sa famille de façon claire, sans jargon, avec des faits concrets et en toute transparence. Le.la professionnel.le doit aussi présenter pouvoir ses excuses; ceci n’est jamais facile », précise-t-il, « tout l’enjeu étant de maintenir le lien de confiance entre l’équipe et le.la patient.e et sa famille. »
Un plus pour la pratique et la cohésion d’équipe
Comme toujours en matière de simulation en santé le.la professionnel.le doit agir « comme dans la vraie vie » dans une situation où il.elle est en face d’un.e patient.e et en présence d’un membre de la famille. Pour l’HAD, l’IFPS a apporté une innovation supplémentaire grâce à sa technique pédagogique en simulation, par ailleurs très bien rodée : les professionnel.le.s fonctionnent en binômes de métiers et de compétences complémentaires (infirmier.ère.s et aides-soignant.e.s). Le dialogue va permettre d’agir de façon efficace et coordonnée pour apporter la solution aux problèmes posés. Et chacun de trouver naturellement sa place comme le constate avec étonnement une des participantes : « Avant de faire cette simulation, je ne me sentais pas vraiment concernée par cette thématique mais la simulation m'a permis d'identifier le rôle que je pourrais avoir et de réfléchir à mes possibilités d'intervention ».
Après l’expérience in situ qui dure une dizaine de minutes, vient le débriefing. Grâce à la retransmission vidéo, les participant.e.s peuvent voir leurs réactions et analyser leurs pratiques. Spontanément et en interactivité, ils.elles peuvent détecter des pistes d’amélioration. Cette façon d’apprendre a été plébiscitée par les professionnel.le.s de l’HAD. L’un.e d’eux.elles conclut : « J'ai acquis des connaissances techniques et cliniques ; développé ma compréhension des scénarios et de leurs enjeux grâce à la simulation elle-même et au débriefing, car chacun apportait des éléments de connaissance et de réflexion selon son rôle et ses compétences. C'est très positif de rendre les apprentissages concrets et de permettre leur construction en équipe, en toute bienveillance. »
Tous les éléments forts de la simulation en santé à savoir l’aspect réaliste de la formation, son évaluation via l’auto-analyse et le partage avec les pairs, sont donc apparus de façon évidente à tou.te.s les participant.e.s comme un bon moyen de s’approprier et d’approfondir leurs compétences. En favorisant la cohésion d’équipe, ces formations pragmatiques participent de l’amélioration du parcours de soin du.de la patient.e en ajoutant de la fluidité et de la confiance entre professionnels. Ceci explique que les formations en simulation en santé soient inscrites dans le plan de formation de la Fondation Œuvre de la Croix Saint-Simon pour 2021-2023.
Déployer largement la simulation en santé
« Nous avons également formé un certain nombre de personnels de l’HAD afin qu’ils puissent être des ressources internes et continuer à faire travailler les sessions à l’intérieur des équipes », note Valérie Leroux, directrice de l’IPFS. L’équipe a ainsi appliqué au sein de la Fondation le modèle agile et réactif qu’elle propose désormais à d’autres établissements de formation et de santé. Étant un des seuls organismes de formation capable d’utiliser la simulation en santé au domicile et dans le médico-social, l’IFPS va pouvoir s’appuyer sur cet exemple très concret avec l’HAD pour développer son activité auprès d’établissements de soins extérieurs.