18/10/2021 - La rentrée à l’IFPS : Un nouveau référentiel de formations pour les aides-soignant.es et auxiliaires de puériculture IFPS

90 nouveaux élèves sont entrés en formation en septembre à l’IFPS pour devenir aide-soignant.s ou auxiliaire de puériculture.

Ce sera la première génération à obtenir les nouveaux diplômes, de niveau Bac, souhaités par les pouvoirs publics afin de revaloriser ces métiers. Une réforme positive pour les futurs praticiens comme pour leurs formateurs, selon Valérie Leroux, directrice et Muriel Monnot, coordinatrice pédagogique des filières AS/AP.

Pourquoi ces formations ont-elles été revues ?

Valérie Leroux : Cette revalorisation de ces professions paramédicales était attendue. Elle répond à deux attentes. La première est l’adaptation de l’offre de soins aux besoins en santé de la population, notamment avec l’accroissement du vieillissement de la population. La deuxième est d’attirer plus de jeunes vers ces métiers du soin, en reconnaissant leur place et leurs compétences. La crise sanitaire a mis en exergue le rôle fondamental de ces professionnel.es de proximité que leur exercice s’effectue en structure ou à domicile. Et nous assistons à des difficultés de recrutement majeures au sein des établissements sur l’ensemble du territoire national. Ce changement s’inscrit aussi dans une logique plus globale de montée en compétence de toutes et tous les professionnel.es paramédicales.aux au service d’un accompagnement qualitatif des patient.es, des familles et usagers. La réingénierie en cours des formations initiales des différentes professions de santé vise à repositionner ces acteurs et à leur attribuer une place plus importante dans le système de santé.

Quels sont les changements principaux apportés aux formations ?

Muriel Monnot : La formation passe de 10 à 11 mois et prévoit l’acquisition de connaissances plus importantes qu’auparavant puisque ces professionnel.les auront de nouvelles missions. Par exemple, l’aide-soignant.e pourra désormais réaliser des actes comme la mesure de la saturation en oxygène, des prélèvements non stériles ou encore la pose et le changement des lunettes à oxygène destinées à l’aide respiratoire pour les malades en situation chronique stable. Par ailleurs, nos élèves ont désormais quatre stages obligatoires, trois de 5 semaines et un, le dernier, de 7 semaines qui doit correspondre à un vrai projet professionnel. Globalement, l’objectif de ce nouveau référentiel est de former des aides-soignant.es et des auxiliaires de puériculture avec des compétences plus larges, capables d’analyser une situation et de faire des propositions aux membres des équipes pluriprofessionnelles avec lesquels ils et elles travaillent.

À consulter également : le détail des formations sur le site de la Fondation Œuvre de la Croix Saint-Simon.

 

Quelles sont les conséquences pour l’IFPS et les formateurs ?

VL : Nous avons bien évidemment dû revoir tous nos dispositifs de formation, leurs déroulés et aussi nos modes opératoires pour accompagner au mieux nos élèves dans cette montée en compétence, et ceci dans un délai plutôt court. Le niveau d’exigence est plus élevé que précédemment puisque nous passons d’un niveau CAP à un niveau Bac. Nous devons donc construire des stratégies, élaborer des outils nouveaux pour permettre à nos élèves qui, pour certain.es, n’ont aucun diplôme scolaire de réussir. Par chance, la nouvelle formation prévoit 35h d’accompagnement pédagogique individualisé. À l’IFPS, nous avions déjà mis en place une démarche similaire. Le fait qu’elle soit désormais intégrée dans la formation va nous laisser plus de temps pour affiner le suivi de chaque élève, l’aider tout au long de son parcours avec des ateliers spécifiques ou du soutien dans certaines matières.

MM : L’équipe de formateurs a beaucoup travaillé pour mettre en place le nouveau cursus. Et nous avons revu nos méthodes pédagogiques pour laisser plus de place aux travaux de groupes, aux sessions de recherches ou aux travaux dirigés. Il y a moins de cours magistraux et plus de moments où on fait appel à la capacité de réflexion autonome de l’élève. La réforme touche aussi les établissements qui accueillent nos élèves en stage. Nous avons donc aussi tout un travail de pédagogie et de formation à mener auprès d’eux et en particulier auprès des maîtres de stage. Ceux-ci doivent se familiariser avec l’utilisation du portfolio, le nouvel outil qui permet de suivre l’évolution des connaissances de l’élève tout au long de sa formation.

+ de 90 % : taux de réussite aux diplômes des élèves de l’IFPS

Comment se présente l’année ?

MM : Les élèves sélectionné.es, exceptionnellement sur dossier cette année, semblent très motivé.es et avoir bien compris ce qui les attendait. Nous avons débuté les échanges avec nos partenaires pour leur trouver des stages, sachant que notre appartenance à la Fondation Œuvre de la Croix Saint-Simon nous permet de proposer à nos élèves d’effectuer des stages dans l’un des établissements de santé : HAD, CAJ ou établissements de la petite enfance (crèche, multi-accueil). Nous sommes prêts à relever le défi.

VL : Non seulement nous sommes prêts à les accompagner, mais nous sommes confiants dans la réussite de nos élèves au vu de leur motivation et de la mobilisation de l’équipe pédagogique.