28/11/2024 - Santé bucco-dentaire : un bilan, une brosse à dents, et beaucoup de sourires Santé bucco-dentaire
Les accueils de jour parisiens ont trouvé une façon originale d’allier prévention médicale et accompagnement social : des consultations bucco-dentaires pour leurs usagers, organisées en partenariat avec la CPAM. Ces sessions, à raison de deux passages annuels, permettent un dépistage précieux et parfois une prise en charge complète pour les plus isolés.
Du brossage collectif jusqu’aux soins, tout est pensé pour garantir une santé bucco-dentaire optimale, souvent négligée. Une initiative saluée par les familles et les aidants. Rencontre avec Véronique Falyse, Directrice du CAJ ETIMOË, au cœur de ce dispositif.
D’où vient l’idée de cet accord entre les accueils de jour parisiens et la CPAM pour la prévention bucco-dentaire ?
L’idée vient de la CPAM, qui a fait cette proposition à chaque ouverture de centre, du moins selon les informations que j’ai eues. Ils proposent la même chose dans les EHPAD, c’est une initiative qu’ils étendent dès qu’ils en ont la possibilité.
Qu’est-ce que vous avez remarqué de positif depuis que ces passages réguliers ont commencé ?
Pour certains, surtout les personnes seules, c’est le seul moment où elles peuvent avoir un bilan de leur santé bucco-dentaire. C’est aussi l’occasion d’échanger et de sortir d’un isolement parfois pesant. Les participants sont souvent enjoués à l’idée de ce contrôle. Familles et personnes accompagnées apprécient vraiment cette initiative.
Comment ça se passe, le brossage de dents collectif avant la consultation ? Les participants en pensent quoi ?
Le brossage est proposé après le repas, chacun son tour. La CPAM leur offre une brosse à dents pour l’occasion. Ce moment permet aussi à l’équipe d’observer comment les personnes se débrouillent. C’est un bon indicateur : on peut voir qui a besoin d’aide ou de conseils supplémentaires. Les participants, eux, prennent cela avec le sourire, surtout en groupe, où l’aspect ludique n’est jamais loin.
Quels sont les plus gros défis pour assurer un suivi des soins, surtout pour ceux qui n’ont pas de soutien familial ?
Pour les personnes isolées, c’est effectivement un vrai défi. On commence par envoyer un courrier aux aidants ou directement à la personne accompagnée si elle est autonome. Mais souvent, pour celles qui n’ont ni aidant, ni tuteur, ni famille, c’est l’infirmière de la structure qui se charge de contacter un service d’aide à domicile ou un tuteur. Parfois, on doit trouver des solutions spécifiques : par exemple, lors d’une dernière session, une tutrice et nous avons organisé des rendez-vous urgents au centre de santé du 19e arrondissement. Nous avons insisté pour qu’un dentiste expérimenté prenne le relais. Leur compréhension a été remarquable.
Vous dites que peu de gens refusent. Selon vous, pourquoi cette initiative est-elle si bien accueillie ?
Cette proposition soulage énormément les familles. Elles ont déjà tellement de choses à penser : le suivi médical, les aides à domicile, les visites chez des spécialistes… Avec ce dispositif, une partie de la charge mentale disparaît. Ceux qui refusent sont souvent ceux qui ont déjà un suivi régulier, ce qui est très rare chez nos usagers.