28/06/2019 - Un Pôle d’Activités et de Soins Adaptés (PASA) à l’EHPAD de la Fondation pour 2020. EHPAD
Afin de renforcer la prise en charge des résidents atteints de la maladie d’Alzheimer, la Fondation Oeuvre de la Croix Saint-Simon a présenté aux tutelles à l’automne 2018 un projet d'ouverture de PASA (Pôle d’Activités et de Soins Adaptés) au sein de l'EHPAD de Stains. L'ARS a donné son accord dès la fin de l’année 2018 : la structure PASA de l'EHPAD de Stains est en cours de labellisation.
Un PASA au sein des EHPAD
La prise en charge et les soins spécifiques des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ont été renforcés par la mesure 16 du Plan Alzheimer (Circulaire DHAS/DSS/DHOS n° 2009-195 du 6 juillet 2009 relative à la mise en œuvre du volet médico-social du plan Alzheimer et maladies apparentées 2008-2012), qui permet d’accentuer les prestations à destination de ce public notamment les personnes âgées au sein des EHPAD des PASA.
Que signifie l’acronyme PASA ?
Le PASA est un Pôle d’Activités et de Soins Adaptés, dispositif financé par l’assurance maladie, pouvant être mis en place au sein d’un EHPAD, après obtention d’un agrément par les organismes de tarification et de contrôle (Agence Régionale de Santé) et une phase d’étude sur les modalités et la nécessité de stimuler les résidents.
Ce dispositif a pour objectif thérapeutique l’accompagnement de résidents atteints de maladies neurodégénératives et présentant des troubles psycho-comportementaux modérés.
Un contexte réglementaire précis
Le contexte réglementaire est régi par différents textes fondateurs émanant des politiques sanitaires et sociales du ministère des Solidarités et de la Santé, déclinés par des organes régulateurs en matière de cadres et de bonnes pratiques pour les activités médico-sociales. L’Agence Nationale d’Evaluation des établissements et services médico-sociaux (ANESM-HAS) a ainsi diffusé en 2009 « les pratiques en matière d’accompagnement des personnes atteintes d’une maladie d’Alzheimer ou apparentée en établissement médico-social ». La Haute Autorité de Santé (HAS) a publié « les conditions de prise en charge des troubles du comportement perturbateurs - Maladie d’Alzheimer et maladies apparentées – 2009 ». Enfin, la Direction Générale de l’Action Sociale (DGAS) en 2009 à travers son « cahier des charges relatif aux PASA pour une prise en charge adaptée en EHPAD et en Unité de Soins de Longue Durée (USLD) des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée et présentant des troubles du comportement » a également précisé ses attendus.
Des activités sociales et thérapeutiques adaptées dans un espace dédié
L’objectif est d’offrir un éventail d’activités permettant de préserver les capacités cognitives des résidents dans le but d’améliorer leur qualité de vie.
Au travers d’un projet d’accompagnement personnalisé suivi et encadré par des évaluations neuropsychologiques, un programme d’activités socio-thérapeutiques non médicamenteuses est proposé au sein de petits groupes, 4 à 5 jours par semaine. Les activités ont ainsi pour objet de permettre le maintien des capacités résiduelles des résidents et de tendre à canaliser l’expression des troubles de comportements productifs dits négatifs. Les résidents présentant notamment des difficultés quotidiennes liées à la cohabitation, la communication, la déshérence, l’isolement peuvent ainsi se rencontrer en petits groupes autour de projets communs. On constate un impact positif sur la qualité de vie des résidents concernés comme celle des autres résidents et des familles. Également, le dispositif permet aux professionnels, à travers les activités permettant de stimuler les résidents, de compléter leurs missions quotidiennes par un travail approfondi d’accompagnement.
La file active de résidents est de 25 à 40 personnes, le dispositif pouvant accueillir quotidiennement 12 à 14 résidents. Une équipe spécialisée et dédiée assure la prise en charge des résidents : 1 assistant en soins gérontologique, 1 temps partiel d’auxiliaire médical et 2 professionnels ressources, le médecin coordonnateur et le psychologue.
La liberté d’aller et venir, au sein d’un cadre architectural apaisant et sécurisant, est un enjeu majeur de ce dispositif. Les résidents qui partagent ces instants en commun doivent pouvoir vivre cette présence dans cet espace comme une invitation avec une notion de partage.
L’aménagement intérieur est adapté au travers des points d’entrée, de sortie, non anxiogènes, d’un espace de repos pouvant être ponctuellement un espace d’activité, d’un espace repas dédié et équipé d’une cuisine ergonomique adaptée, d’espaces d’activités distincts, ainsi que d’un accès à un jardin sécurisé, permettant la déambulation sans risque.
Ainsi, en Ile-de-France, 165 Pôles d'Activité et de Soins Adaptés en EHPAD sont actuellement ouverts. Au cours de l'année 2018, ce sont 19 nouveaux PASA qui ont ouvert et 21 devraient ouvrir prochainement, soit 294 nouvelles places
(source : Rapport d'Orientation Budgétaire 2019 de l'ARS Ile-de-France pour les Etablissements et services médico-sociaux accueillant des personnes âgées et financés par des crédits de l'assurance maladie).
Un dispositif et des moyens à étendre
Au regard des bénéfices constatés par tous les intervenants et de l’évolution des publics accueillis en EHPAD, il est toutefois permis de s’interroger sur la pertinence de la taille du dispositif et des faibles moyens dédiés par les organes de financement et de contrôle pour ces dispositifs. En effet, l’accueil du flux de résidents attendu dans les années à venir ne devra pas s’effectuer au détriment de la qualité de la prise en charge que ce soit pour les familles, les résidents ou les professionnels. Les territoires dont la population a été moins stimulée seront particulièrement impactés si des moyens dédiés ne sont pas alloués permettant une prise en charge de qualité.
Laurence Verjans